Les bleus de l’absence
Il y avait du bleu sur le monde
le ciel, les murs
toute la mer qui nous regarde
Un bleu gonflé de sons
dilués dans l’espace
Violons,piano
piano, concerto
allegro
Allegro
J’étais si impatiente
si trépignante d’attente
de joie et d’anxiété
penchée sur ton retour
Dans mon rêve d’enfant
tu montais les marches une à une
le pas lourd et craintif
comme un enfant puni
qui n’ose avancer
Cette absence béante
encore mal reprisée
avait gommé le bleu
Mais ce matin de mai
où le soleil éclate
mes bras s’ouvrent déjà
Toute espérante, toute tremblante
d’approcher ton absence
ce grand creux dans nos jours
Violons, piano
piano, préludes à la joie
car te voilà,
Papa.